Le Sax-40

    Vers 2030, l'avion n'aura plus rien avoir avec ceux d'aujourd'hui. En témoignent les plans d'une aile volante récemment présentés par les ingénieurs de l'université de Cambridge, du Massachussets Institue of Technology et d'une trentaine d'entreprises aéronautiques (dont Boeing et Rolls-Royce) participant au projet Silent Aircraft Initiative. Le nom de code de l'appareil est SAX-40.

Une forme triangulaire :

    Plus l'avion à une grande surface, plus l'air le porte et moins il a besoin d'énergie pour voler. D'où l'idée de fabriquer un aéronef en forme d'aile, afin qu'il offre le maximum de surface à l'air pour le soutenir. Cet appareil consommera 30% de carburant de moins qu'un avion actuel à capacité équivalente (215 passagers environ). Par ailleurs, une aile volante est beaucoup plus silencieuse. Grâce à une meilleur portance, le SAX-40 aura besoin de moins de puissance pour décoller ou atterrir.

Des réacteurs dans le dos :

    Le SAX-40 sera d'autant plus inaudible au-delà des limites de l'aéroport que son corps fera écran au bruit des moteurs. Ces derniers, il y en aura trois, seront, en effet, installés sur et non plus sous l'avion, de manière à ce que les sons produits soient réfléchis par la carlingue vers le ciel au lieu de se propager vers le sol.

    Chaque moteur du SAX-40 sera doté de trois petites souflantes au lieu d'une grande. Avantage : les hélices feront moins de bruit et nécessiteront moins d'énergie pour tourner. Seconde innovation : des volets permettront de faire varier l'ouverture des tuyères. Jusque-là, il fallait trouver un compromis entre avoir un moteur de gros diamètre, moins bruyant mais plus "énergivore", et un petit moteur, plus économe en énergie mais dont le jet de propulsion, concentré sur un petit diamètre, est plus bruyant. Avec le SAX-40, on pourra avoir les deux. Ce, grâce au tuyères à ouverture variable. Au décollage et à l'atterrissage, elles seront ouvertes à leur maximum, afin d'avoir le flux d'air le plus large, donc le moins bruyant possible. Mais, en altitude, comme le bruit ne dérange plus personne, l'ouverture pourra être être diminuée. Il entrera autant d'air dans le moteur, mais, la sortie étant "bouchée", les molécules d'air devront se bousculer pour sortir. Résultat: le jet de propulsion sera encore plus puissant que sur les moteurs actuels, sans pour autant brûler plus de carburant.